Quel bébé ne pleure pas ? Bien sur, on connaît tous l’un ou l’autre couple d’amis dont l’enfant semble avoir été livré avec l’option « pleurs off » par défaut, mais le plus souvent, un bébé pleure. Beaucoup. Et non seulement il pleure beaucoup, mais il a un pleur qui résonne dans notre tête, et parfois on a beau tout essayer pour l’apaiser, il ne fait que pleurer de plus belle. Et arrivé à un certain point, on n’en peut plus, on craque, et on a envie de le balancer par la fenêtre pour que ça cesse. Naturellement, on ne le fait pas, on se sent même coupable d’y avoir songé, mais on n’en reste pas moins énervé, et on peut même devenir agressif verbalement envers l’enfant lui-même et/ou la maman.
Tout d’abord, nul besoin de se sentir coupable : cela est non seulement humain, mais même courant. La plupart des parents le vivent au moins une fois, même les mamans qui sont pourtant réputées pour être plus patientes que les pères. Cela ne fait pas de vous un père indigne et ne veut pas dire non plus que vous n’aimez pas votre enfant. C’est simplement qu’à ce moment précis, pour vous, c’est trop.
La fatigue, le manque de sommeil, des soucis dans le travail, ou toute autre sorte de tension peut faire que vous ayez les nerfs à fleur de peau et que les pleurs de bébé soient la goutte qui fait déborder le vase. Et même si vous êtes tout à fait serein, les pleurs et les cris incessants, le sentiment d’impuissance ou d’incapacité à calmer votre enfant peuvent vous faire avoir le sentiment que vous allez péter un plomb.
L’important c’est de ne jamais passer à l’acte. Sans parler de ces extrêmes où l’on a envie de le balancer par la fenêtre ou de l’exploser contre le mur, le simple fait de crier, par exemple, ne fera qu’empirer les choses au lieu de les calmer. Secouer son bébé est extrêmement dangereux et peut avoir des conséquences très graves, allant jusqu’à la mort.
Quand vous sentez que votre patience est à bout, demandez à la maman ou à une autre personne de prendre la relève. Si vous êtes seul, éloignez-vous quelques minutes (en vous assurant que bébé soit en sécurité dans un lit par exemple et qu’il ne risque rien) et attendez que ça passe. Parfois, il se calmera de lui-même en étant seul, et de toute façon, si vous restez avec lui alors que vous êtes une vraie boule de nerfs, bébé ressentira votre nervosité et sera lui aussi excité. Calmez-vous quelques instants loin de ses cris, puis, une fois apaisé, retournez auprès de lui l’esprit lucide : vous penserez peut-être à quelque chose qui ne vous était pas encore venu à l’esprit pour calmer ses pleurs, ou bien, en vous sentant plus serein et en vous entendant lui parler d’une voix calme, bébé pourra se sentir plus en sécurité et pleurera moins.
L’inverse est aussi vrai : quand c’est la maman qui est à bout ou que vous sentez que sa patience a atteint ses limites, prenez vous aussi la relève et laissez la souffler. Même si vous n’arrivez pas à faire cesser les pleurs, et que la maman doit revenir, cela lui aura permis, comme à vous, de souffler un peu et de se calmer.
Essayez, surtout si la maman reste toute la journée avec lui, d’autant que possible prendre en charge les pleurs quand vous êtes là. Si elle a déjà eu sa dose de pleurs pendant la journée, elle sera sans doute plus sensible à ces pleurs que vous pour qui ce sont peut-être les premiers de la journée.
Apprendre à vous relayer en cas de situation de crise vous évitera d’énerver encore plus votre enfant, et vous permettra de le calmer plus rapidement et de vous éviter des engueulades au sein du couple si l’un ou l’autre craque et se met à crier sur un nouveau-né qui, rappelons-le, ne pleure pas exprès pour vous énerver.
Et ne culpabilisez pas si vous vous sentez exaspéré. C’est normal par moments. Ce qu’il est important de faire, en bon père de famille, est de veiller à ce que cette agressivité soit canalisée et qu’il n’y ait pas de débordements. Si nécessaire, pour vous ou la maman, quelqu’un comme un psychologue peut peut-être vous venir en aide.