Le lien entre alimentation et cancer n’est plus à démontrer. Selon les experts, près d’un cancer sur cinq serait directement lié à ce que nous mangeons ou buvons au quotidien. Et parmi les habitudes les plus risquées, une boisson en particulier concentre les inquiétudes du corps médical : l’alcool.
L’alimentation, un facteur clé dans la prévention
« On sait que l’alimentation joue sur l’obésité, et que l’obésité influence l’apparition de certains cancers pour des raisons métaboliques. Toutes les études le montrent », rappelle le Dr Alain Toledano, oncologue et président de l’Institut Rafaël, centre européen de médecine intégrative.
Adopter une alimentation variée, riche en fibres, fruits, légumes et légumineuses, permet de réduire le risque de cancer, sans pour autant offrir une garantie absolue. L’objectif : privilégier les aliments d’origine végétale, limiter les produits transformés et réduire les excès de viande et d’alcool.
Viande rouge et charcuterie : des aliments sous surveillance
En tête des aliments à consommer avec prudence, les médecins placent la viande rouge (bœuf, porc, agneau, chevreuil). Plusieurs études l’associent à un risque accru de cancer colorectal.
Les nutritionnistes recommandent de ne pas dépasser 500 g de viande rouge par semaine, soit environ trois à quatre steaks.
Encore plus préoccupantes, les viandes transformées — comme le jambon, le bacon, les saucisses ou les hot-dogs — contiennent des nitrites et nitrates, substances qui augmentent le risque de cancers de l’estomac et du côlon.
La boisson pointée du doigt : l’alcool
S’il existe de nombreux débats sur les effets de l’alcool, le consensus médical est clair : aucune quantité n’est totalement sans risque.
« Les médecins en cancer sont unanimes : l’alcool a été associé à un risque accru de plusieurs maladies, notamment les cancers de l’estomac, colorectal, de l’œsophage, du foie, du pancréas et du sein », avertit le Dr Toledano.
Avec le temps, l’alcool endommage les tissus, favorisant des mutations de l’ADN qui peuvent déclencher la formation de cellules cancéreuses. Même une consommation modérée, répétée au fil des ans, peut avoir un impact significatif.
Sucre, produits ultra-transformés et édulcorants : les ennemis indirects
Les boissons sucrées, les produits industriels riches en sucres ajoutés ou en édulcorants artificiels ne sont pas cancérigènes en eux-mêmes, mais ils favorisent la prise de poids et l’obésité, des facteurs bien établis de risque pour plusieurs types de cancers.
« Les produits avec du sucre ajouté ou des édulcorants artificiels sont indirectement liés au cancer. Tout comme les aliments ultra-transformés, ils favorisent le surpoids », explique le spécialiste.
Le jeûne, une piste prometteuse mais encore expérimentale
Certaines recherches suggèrent que le jeûne intermittent pourrait améliorer le métabolisme et renforcer la réponse des cellules saines face aux traitements anticancéreux. Cependant, les données disponibles chez l’humain restent limitées.
« Les études sont prometteuses, mais il manque encore des preuves cliniques solides », précise le Dr Toledano. « Nous devons rester prudents avant de faire du jeûne une recommandation médicale. »
En conclusion : pas de régime miracle, mais des choix éclairés
Aucune alimentation ne peut garantir une protection totale contre le cancer. En revanche, réduire la consommation d’alcool, de viande rouge, de produits transformés et de sucre demeure l’une des meilleures stratégies de prévention.
Le mot d’ordre des oncologues : manger simple, frais et varié, en laissant la part belle aux végétaux, aux fibres et aux aliments bruts.

