Utilisées dès les premières semaines de vie, les bouées de cou pour bébés sont de plus en plus populaires auprès de certains jeunes parents. Présentées comme des accessoires favorisant la motricité et le bien-être, elles suscitent pourtant une vive inquiétude chez les experts de santé. Aux États-Unis, la FDA (Food and Drug Administration) vient de lancer une alerte officielle sur les risques associés à ces dispositifs, pointant notamment un danger réel de noyade. En France, l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA) recommande également leur interdiction.
Un produit attractif, mais trompeur
Ces bouées gonflables s’enfilent autour du cou du nourrisson, laissant son corps immergé dans l’eau. Elles sont souvent vendues comme des outils de stimulation physique, censés renforcer les muscles, améliorer la souplesse ou soutenir le développement neurologique. Pourtant, à ce jour, aucune étude sérieuse ne prouve leur efficacité, et leur commercialisation échappe parfois aux normes de sécurité en vigueur.
Des accidents graves déjà recensés
Selon la FDA, plusieurs incidents ont été signalés : au moins un décès et une hospitalisation liés à l’utilisation de ces bouées sur des nourrissons, notamment dans des contextes médicaux particuliers (spina bifida, paralysie cérébrale, trisomie 21). Ces accidents se sont produits en l’absence de surveillance directe d’un adulte, une condition pourtant essentielle lors de tout bain avec un nourrisson.
Le docteur Rémy Assathiany, pédiatre, alerte : « Le risque majeur est celui de la noyade, car la tête reste seule hors de l’eau, le corps immergé. » Si l’enfant glisse ou se retourne, il peut se retrouver en position tête en bas, sans possibilité de se redresser.
Quels sont les risques concrets ?
Les dangers identifiés par les experts sont multiples :
- Noyade ou suffocation en cas de mauvaise posture ou de perte de flottaison.
- Fatigue musculaire excessive, car le bébé est contraint de maintenir sa tête dans une position fixe.
- Blessures cervicales liées à la pression continue sur les vertèbres du cou.
- Irritations cutanées et gêne physique, évoquées par certains ostéopathes.
- Absence de conformité à la réglementation (pas de marquage CE, matériaux non testés).
Malgré cela, environ 25 % des jeunes parents en France utiliseraient ce type de produit, souvent mal informés des risques encourus.
Quelles alternatives privilégier ?
Plutôt que de recourir à ces bouées de cou, les spécialistes recommandent des équipements plus sûrs et conformes :
- Brassards certifiés CE, à partir de 2 ou 3 ans, pour une liberté de mouvement et un bon maintien.
- Gilets de natation ou puddle jumpers, qui offrent une flottaison sécurisée sans risque de crevaison.
- Maillots flotteurs intégrés, dès les premiers contacts avec l’eau.
- Bouées siège pour les tout-petits, maintenant le bébé en position assise et stable.
La règle d’or : la surveillance constante
Quelle que soit la solution choisie, la présence active d’un adulte dans l’eau est impérative. Aucun dispositif, même certifié, ne remplace la vigilance parentale. Le bain d’un nourrisson ne doit jamais se faire sans une surveillance directe, attentive et constante.
En résumé
Les bouées de cou pour bébé, malgré leur apparente innocuité, présentent des risques majeurs confirmés par les autorités sanitaires. Pour protéger votre enfant, mieux vaut se tourner vers des dispositifs homologués et surtout, ne jamais faire l’impasse sur la surveillance. La sécurité aquatique commence toujours par une vigilance humaine, et non par une simple promesse marketing.