Le procès de Dahbia Benkired, accusée du viol, de la torture et du meurtre de Lola Daviet, 12 ans, s’est poursuivi à Paris dans une atmosphère lourde et chargée d’émotion. Au quatrième jour d’audience, l’accusée a livré un récit glaçant des faits, plongeant la salle dans la stupeur et la douleur.
Un témoignage d’une froideur terrifiante
Devant la cour d’assises, Dahbia Benkired, 27 ans, est revenue sur les 90 minutes tragiques du 14 octobre 2022, rue Manin, dans le XIXᵉ arrondissement de Paris. “T’inquiète pas, je te ferai pas de mal”, aurait-elle dit à la fillette pour la convaincre de la suivre jusqu’à l’appartement où elle était hébergée.
Une fois sur place, la jeune femme aurait imposé à Lola de se déshabiller, de prendre une douche, puis de subir des gestes d’une extrême violence. “Pour moi, vu qu’elle n’a pas dit non, c’est oui”, a-t-elle déclaré à la cour, des mots qui ont glacé l’assistance.
“J’ai commencé à la voir comme un mouton”
La suite du témoignage a profondément choqué le tribunal. Dahbia Benkired a reconnu avoir frappé la tête de Lola contre un mur avant de l’envelopper entièrement de ruban adhésif, provoquant son asphyxie. “Ce n’est pas que je voulais la tuer, c’est que je voulais faire du mal à quelqu’un. Et puis comme je l’ai violée, je me suis dit autant la tuer.”
Mais c’est en expliquant ses gestes qu’elle a révélé l’une des phrases les plus insoutenables du procès : “J’ai commencé à la voir comme un mouton, même quand je touchais sa peau avec le couteau, elle était dure comme celle d’un mouton.” Elle aurait même inscrit au vernis les chiffres “1” et “0” sur la plante des pieds de la fillette, comme on marque un animal.
Une famille dévastée face à l’horreur
Face à ces aveux, la famille de Lola a tenté de rester digne. Delphine Daviet, la mère de la victime, s’est avancée à la barre pour rappeler la mémoire d’une enfant “joyeuse, solaire, et pleine de vie”. Elle a également tenu à affronter celle qui lui a enlevé sa fille.
Le grand frère de Lola, Thibault Daviet, a lui aussi pris la parole, la voix tremblante d’émotion :
“Je n’attends plus la vérité. Avec tout ce qu’elle raconte, je sais que je ne l’aurai pas.”
Un témoignage simple, mais d’une intensité bouleversante, qui a ému l’ensemble de la salle.
Un procès sous tension avant le verdict
Tout au long de la semaine, les audiences se sont succédé dans une tension extrême. Les experts légistes ont détaillé les sévices infligés à la jeune victime, tandis que l’ex-compagnon de l’accusée a évoqué son comportement instable.
Dahbia Benkired, amaigrie et le regard fuyant, oscille entre larmes, colère et froideur. Ses propos déroutants laissent les magistrats et le public sans voix.
Le verdict est attendu le vendredi 24 octobre 2025. Il mettra un terme à un procès d’une intensité rare, où la justice devra répondre à l’incompréhensible. Pour la famille Daviet, ce jugement ne ramènera pas Lola, mais il représente une étape essentielle dans la quête de vérité et de paix.

