Neuf enfants de moins de cinq ans sont décédés après avoir consommé un sirop contre la toux produit en Inde. L’enquête révèle la présence d’une substance toxique utilisée dans l’industrie automobile. Un drame qui fait écho à d’autres affaires récentes et relance la question de la sécurité des médicaments pour enfants à travers le monde.
Un sirop pour la toux qui vire au poison
Le drame s’est produit dans plusieurs États indiens, dont le Tamil Nadu et le Rajasthan. Le médicament incriminé, fabriqué par la société Sresan Pharma, contenait du diéthylène glycol (DEG), un produit chimique hautement dangereux, généralement utilisé dans les antigels et solvants industriels.
Selon le ministère fédéral de la Santé, les analyses ont révélé des concentrations « largement supérieures » aux seuils autorisés. Cette substance, strictement interdite dans la fabrication de médicaments, peut provoquer des insuffisances rénales aiguës, des troubles neurologiques graves et, dans les cas les plus dramatiques, la mort.
Face à l’ampleur du scandale, trois États ont immédiatement interdit la commercialisation du sirop et ordonné la fermeture de l’usine. Un audit national a été lancé pour contrôler d’urgence tous les sirops pédiatriques produits dans le pays.
Une tragédie qui rappelle un précédent dramatique
Cette affaire n’est pas sans rappeler un épisode similaire survenu en 2022 en Gambie, où plus de 70 enfants avaient perdu la vie après avoir ingéré un sirop contre la toux contaminé, lui aussi fabriqué par un laboratoire indien.
Malgré les promesses faites à l’époque par les autorités indiennes pour renforcer les contrôles de qualité, ce nouveau drame révèle que les failles dans la chaîne de production pharmaceutique persistent.
L’Inde, “pharmacie du monde” sous surveillance
Avec des exportations vers plus de 150 pays, l’Inde est considérée comme la pharmacie du monde. Pourtant, derrière cette puissance industrielle se cache une réalité plus inquiétante : celle de petits laboratoires sous-traitants qui échappent parfois à toute régulation sérieuse.
Pour les experts en santé publique, ces dérives ne sont pas seulement un problème local, mais un risque sanitaire mondial. La mondialisation du médicament rend difficile la traçabilité des lots et fragilise la confiance des consommateurs, surtout lorsqu’il s’agit de traitements destinés aux enfants.
Un signal d’alarme pour les parents et les autorités
Alors que la confiance envers certains traitements médicaux est déjà ébranlée, cette affaire ravive les inquiétudes autour de la sécurité des médicaments pédiatriques. En France, plusieurs études récentes ont également alerté sur des effets secondaires méconnus de certains médicaments courants, notamment des anti-nauséeux ou des traitements post-infarctus.
Ces événements rappellent une vérité simple, mais essentielle : la vigilance doit être constante. Les parents, les médecins et les autorités sanitaires doivent redoubler d’attention pour garantir que chaque médicament administré à un enfant soit sûr, contrôlé et certifié.
Conclusion : un drame évitable ?
Neuf enfants ont perdu la vie à cause d’un médicament censé les soigner. Derrière les chiffres, ce sont des familles brisées et une confiance entamée. Ce nouveau scandale sanitaire pose une question cruciale : comment s’assurer que plus jamais un produit dangereux ne se retrouve entre les mains de ceux qu’il devait protéger ?