Dans les années 50, la fessée était à peine taboue et le châtiment corporel était socialement toléré. Au cours des années 70 et 80, avec la venue de bon nombre de bouquins sur l’éducation des enfants et l’intérêt des parents à offrir à leur progéniture une expérience différente de la leur, plusieurs ont alors abandonné le châtiment corporel et la fessée comme méthode éducative. Ils se sont tourné vers les punitions et les conséquences : confisquer le vélo, aller au lit plus tôt, empêcher une sortie, faire faire des réflexions, recopier 100 fois « Je m’excuse », priver de dessert, etc.
Bien que cette nouvelle approche a amélioré un tant soit peu le lien de confiance et l’ambiance familiale, il n’en demeure pas moins que cette façon de faire se rapproche davantage du dressage que de l’éducation si ces conséquences ne sont pas précédées d’un réel dialogue avec l’enfant et continue de s’appliquer de façon plus subtile.
Les parents des années 2000 ont opté pour les chaises de réflexion, le 1-2-3 magique, le 5-10-15 pour les dodos. Ces techniques sont fort efficaces pour changer un comportement, mais elles sont en même temps tout aussi inefficaces pour le développement de la maturité, l’autonomie et l’intelligence émotionnelle.
Le dressage – attention au lion en cage
Dresser un enfant c’est user d’une méthode, d’un outil ou d’une conséquence pour l’habituer à faire ce qu’on s’attend de lui, le plier à une discipline, le rendre soumis. À force de répétitions, l’enfant finit par assimiler que lorsqu’il ne range pas sa chambre, il est privé de télé. Il est alors conditionné, programmé et ce n’est pas sans répercussion à moyen et long terme sur lui, sur la famille et ses relations. Il fonctionne comme un robot sans pouvoir développer lui-même son programme. Petit à petit, il intègre qu’il doit faire ce que les autres demandent. Point à la ligne. Selon son tempérament, risque, tôt ou tard, de se révolter, de mentir, d’être irrespectueux, frondeur ou encore, pour un introverti, il pourrait s’isoler, se refermer, se laisser intimider, développer de la méfiance et de l’anxiété.
L’éducation– le dialogue qui fait grandir
L’éducation consiste à former l’esprit, apprendre le discernement, développer son jugement critique et moral. Pour y parvenir, il est essentiel d’instaurer un dialogue et faire preuve de flexibilité, de ferme-bonté, de logique, d’ouverture d’esprit et d’acceptation.
Voici une façon efficace et constructive d’éduquer les enfants :
1- Demandez-vous d’abord si vous subissez des conséquences concrètes et dressez-en la liste;
2- Identifiez les raisons pour lesquelles vous souhaitez que les choses se passent autrement. Sont-elles vraiment raisonnables?
3- Pouvez-vous, dans cette situation, faire preuve de flexibilité?
4- Ensuite, assoyez-vous avec votre enfant et faites-lui part de vos attentes, des conséquences sur vous et des raisons de votre demande.
5- Demandez-lui s’il voit une façon de répondre à vos attentes. Écoutez-le attentivement.
6- Soyez ferme, mais soyez bon. Établissez, ensemble, les règles de l’entente : Qu’y a-t-il à faire? Quand cela sera-t-il fait? Quelle sera la conséquence s’il ne respecte pas l’entente?
Ensuite, laissez-le expérimenter. Évitez d’être derrière lui et lui rappeler constamment l’entente. Faites-lui confiance! De toute façon, s’il ne la respecte pas, il saura pourquoi cette conséquence s’applique cette fois-ci.
L’éducation est un voyage plus long, certes, mais il forme une jeunesse plus intelligente émotionnellement.
Bonne récolte!