Pourquoi il ne faut jamais forcer un enfant à finir son assiette pour avoir du dessert

« Finis ton assiette ou tu n’auras pas de dessert! » Des millions d’enfants ont entendu cette phrase de la part des adultes depuis des générations. Et plusieurs l’entendent encore.

Mais est-ce la bonne façon d’éduquer nos enfants?

Selon la psychoéducatrice et psychothérapeute Marie-Michèle Ricard, non. Elle vient d’ailleurs de publier un livre qui vise à déconstruire les remarques anodines qui peuvent entraîner chez les enfants des comportements néfastes par rapport à la nourriture.

Selon elle, manger doit être ludique et social au lieu de reposer sur des punitions ou des récompenses.

« Le dessert […] devrait être très normal. Le dessert, c’est une partie du repas, tout simplement », affirme-t-elle.

Oui, un enfant devrait pouvoir manger du dessert même s’il n’a pas fini son repas principal. Il est le seul à savoir s’il a encore de la place dans son estomac pour manger. 

Madame Ricard explique cela dans son livre Lou aime le dessert, qui vient d’être publié aux éditions Éditions Midi trente. 

Si l’enfant a faim plus tard, qu’on lui redonne le reste de son assiette non terminée. Forcer un enfant à manger n’encourage pas une relation saine avec la nourriture, selon cette professionnelle. Un avis que partagent d’ailleurs plusieurs nutritionnistes.

C’est seulement l’enfant qui est capable de savoir s’il a faim ou non. Un enfant mange environ trois repas par jours, en plus de deux ou trois collations. Madame Ricard suggère alors de parler avec son enfant de la « grosseur de la place » qu’il reste dans son ventre. Une « petite place » est parfaite pour le dessert, qui devrait se limiter à une portion. Si l’enfant a faim plus tard, elle explique qu’« il faut vraiment faire confiance aux signaux » et lui redonner à manger.

Il faut savoir s’adapter. Les enfants sont différents les uns des autres. Ils ont donc des besoins différents selon le moment de la journée.

C’est le fun, manger; c’est un acte qui est social. Il faut manger en famille », affirme Marie-Michèle Ricard

L’auteur propose de petits gestes dans le but de contrer des rapports malsains avec la nourriture qui se développent très tôt chez les enfants, soit dès l’âge de 3 ou 4 ans. Déjà alors,  les signes d’insatisfaction corporelle apparaissent.

« Plus l’enfant va vieillir, plus cette insatisfaction va prendre de la place », explique-t-elle.

Déjà à l’école primaire, on observe chez les enfants des comportements de restriction vis-à-vis de la nourriture, voire des tentatives de diète. Un constat qui est très inquiétant, selon madame Ricard.

Alors, chers parents, la prochaine fois que vous  aurez envie de pousser votre progéniture à terminer son assiette, pensez-y à deux fois. Aidez-le à ressentir ses propres signaux de satiété et souvenez-vous qu’il nous arrive à tous et à toutes de ne plus avoir envie de viande ou de légumes, mais qu’un petit dessert ferait du bien!

De plus, un dessert n’est pas toujours un gâteau du commerce. Il peut s’agir d’un muffin maison, d’un yogourt et de fruits, d’un biscuit… 

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