Acide folique: une précieuse vitamine

Entre la 3e et la 4e semaine de grossesse, le fœtus n’est encore qu’un embryon avec le tube neural ouvert. acide foliqueLequel, en se refermant, donne naissance au cerveau et à la moelle épinière. La fermeture de la colonne vertébrale intervient entre le 24e et le 27e jour, mais il arrive qu’elle soit incomplète.

Les conséquences? Au pire, le fœtus ne survit pas (fausse couche ou décès à la naissance). Au mieux, l’enfant souffre d’une grave malformation du tube neural, type anencéphalie ou spina-bifida. Cette dernière affection touche un enfant sur mille et entraîne une paralysie plus ou moins étendue.

La bonne nouvelle? Cette grave affection neurologique peut être prévenue facilement. Un supplément en acide folique au moment de la conception et pendant les trois premiers mois de la grossesse permet de réduire les risques de 75%!

Seule condition: sachant que la formation du système nerveux intervient au tout début de la grossesse, il est indispensable que les femmes soient «couvertes» avant même d’être enceintes. Une recommandation que tous les gynécologues devraient faire à leurs patientes. Or, dans la pratique, peu de femmes en âge de procréer connaissent le rôle essentiel de l’acide folique, appelé aussi vitamine B9. Sans compter que les grossesses défient souvent les calendriers…

D’où l’idée défendue d’enrichir toutes les farines panifiables en vitamine B9, comme c’est le cas aux Etats-Unis, afin d’améliorer l’état nutritionnel de la population. Argument supplémentaire: en plus de prévenir les trois quarts des cas de spina-bifida, l’acide folique joue probablement un rôle actif dans la prévention des maladies cardiovasculaires et de certains cancers.

Bref, à l’instar des vitamines et autres sels minéraux déjà ajoutés à certaines denrées, tout le monde aurait à y gagner. Un postulat dans ce sens a d’ailleurs été accepté par le Conseil fédéral en 1997. Depuis, silence radio. «Actuellement, la loi ne permet pas de dépasser les doses quotidiennes recommandées en micronutriments, explique le professeur Hannes Stähelin, président de la Commission fédérale de l’alimentation. Par exemple, l’adjonction de fluor et d’iode ne fait que répondre aux besoins de la population.»

Pendant ce temps, les études démontrant le rôle préventif de l’alimentation (dont les acides gras Oméga 3 et la vitamine E) se multiplient. Ne faudrait-il pas, dès lors, revoir à la hausse les limites autorisées? «La frontière qui sépare l’alimentation de la médecine est difficile à fixer et mérite d’être débattue au plus vite», concède Hannes Stähelin. Mais rien n’empêche l’industrie alimentaire d’enrichir ses productions d’acide folique, dans le respect des normes.

Reste qu’un enrichissement systématique de notre pain quotidien ne dispenserait pas les futures mères de prendre un complément en acide folique: seules des doses élevées de cette vitamine de la maternité permettent une prévention optimale de la spina-bifida.

Acide folique: «Un enjeu à connaître!»

Maria Walliser, ex-championne de ski et mère de deux enfants, est la marraine de la campagne en faveur de l’acide folique dans l’alimentation. Soutenue notamment par Migros, elle débute ce mercredi et durera trois ans

Davos est recouverte d’un épais manteau de neige. Par un soleil éclatant, Maria Walliser et son mari Guido Anesini se promènent avec leurs deux enfants, Siri, 8 ans, et Noemi, 3 1/2 ans.

«Ma famille est ce qui compte le plus dans ma vie», affirme Maria Walliser. La santé de ses membres lui tient beaucoup à cœur, ce qui suppose des connaissances sur les incidences qu’ont une nourriture équilibrée et sa teneur suffisante en vitamines.

«C’est pourquoi j’ai accepté de prendre en main le patronage de la campagne en faveur de l’acide folique, poursuit-elle. J’attache en effet de l’importance à ce que tout un chacun, plus spécialement les femmes enceintes, soit sensibilisé aux lacunes que présente aujourd’hui encore notre alimentation à cet égard.»

En ce qui concerne les futures mères, Maria Walliser sait de quoi elle parle: ayant elle-même donné naissance à un enfant affecté d’une spina-bifida, elle connaît le rôle que joue l’acide folique sur la formation du fœtus. Aussi désire-t-elle attirer l’attention, tout particulièrement celle des jeunes femmes souhaitant devenir mères, sur le fait qu’elles doivent veiller à en consommer suffisamment.

Principales sources d’acide folique

(en microgrammes pour 100 g)

les levures

770

foie de poulet

770

farine de soja

380

germes de blé

330

son de blé

330

épinards frais ou surgelés

195

jaunes d’œufs crus

185

foie de bœuf ou de veau cuit

145

brocolis

105

fenouil

100

betterave rouge

100

chou blanc, chou-fleur et de Bruxelles

80

viande de bœuf

50

haricots verts

50

endive

45

laitue

40

oranges

45

mandarines

45

bananes

25

Vos besoins quotidiens en acide folique

Enfants jusqu’à 3 ans: 100 mcg

Enfants entre 3 et 13 ans: 200 mcg

Adultes: 300 mcg

Femmes enceintes: 500 mcg (dose obtenue avec un complément vitaminique adapté à la grossesse).

E

En savoir plus:

L’acide folique supporte mal la chaleur et le stockage

Les légumes verts frais conservés à température ambiante perdent près de 70% de leur teneur en folates en trois jours.

Le blanchiment préalable que subissent les fruits et légumes destinés à la surgélation ou à être mis en conserve détruit jusqu’à 40% de cette vitamine.

La cuisson des aliments, surtout des légumes, peut provoquer des pertes allant jusqu’à 95%! Exemple: deux minutes de cuisson détruisent environ 80% de l’acide folique des légumes. Les viandes et le foie y sont moins sensibles.

 

Vie stressée oblige, la composition de nos repas ne fait généralement pas la part belle aux aliments riches en acide folique, tels que fruits et légumes. Les promoteurs de la campagne souhaitent que, pendant les trois années que celle-ci durera, un maximum d’aliments soient enrichis de cette substance. Pour ce faire, on recourt à de l’acide folique naturel extrait de germes de blé pressés à froid et, en cas de nécessité, à un produit de synthèse.

 

Le «Biogerm» – nom qui est aussi une marque déposée – a été découvert il y a cinquante ans par Peter et Frieda Meyer-Hegi. Longtemps, la haute valeur de ce complément alimentaire a été sous-estimée. Non seulement la consommation de 30 grammes de «Biogerm» par jour suffit à augmenter de 100 microgrammes l’apport d’acide folique, mais encore elle assure la couverture de 50% des besoins quotidiens en vitamine B6, laquelle, à son tour, renforce l’action du précieux acide folique.

 

 

 

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